Comment j’ai (presque) tout quitté pour voyager au long cours

(Image par Lorri Lang de Pixabay)

Je ne voulais pas commencer par des articles trop personnels mais je n’y arrive pas car finalement, si j’écris un blog c’est pour partager des choses qui me tiennent à cœur et c’est obligatoirement en parlant de choses personnelles que j’y arriverai. Et, pour un souci de chronologie, je dois parler de ce truc que je ressens pour le voyage avant de publier des articles sur les destinations que j’ai adorées et dont j’aimerais partager mes coups de cœur et bonnes adresses par exemple.

Grâce à ma famille, j’ai eu la chance de voyager depuis toute petite. Pour moi, c’était quelque chose de normal qui revenait chaque année. Et, à côté de ces vacances à l’étranger (j’avoue que j’associe davantage le voyage à l’étranger plutôt qu’à la France mais j’ai également pas mal bougé en France depuis toute petite), il y a eu plusieurs voyages scolaires. Ainsi, j’ai rapidement découvert les principaux pays européens : l’Espagne, l’Italie, l’Angleterre et l’Allemagne. Je suis également allée au Maroc et en Tunisie en famille. J’ai aussi eu la chance de faire une colonie de vacances aux Etats-Unis (à San Francisco, Las Vegas et Los Angeles).

Puis, je suis devenue adulte et j’ai vite compris que c’était une chance que j’avais eue car désormais je n’avais plus forcément ni le temps (à cause des études et des jobs d’été), ni l’argent. Je me suis mise à voyager une fois tous les deux ans et même moins selon mes disponibilités, les finances bien sûr et les envies de mon copain. Il y a un peu moins de dix ans, sans avoir spécialement voyagé, j’ai commencé à ressentir quelque chose de fort pour le voyage. Quand je voyais sur les réseaux sociaux que des personnes que je connaissais faisaient de beaux et longs voyages je ressentais de l’envie et je passais beaucoup de temps sur Internet à me renseigner sur les PVT, des étoiles plein les yeux. Je m’imaginais partir un an en Amérique Latine et vivre quelque chose de fort, quelque chose d’important pour moi, quelque chose qui fait sens, qui me prend aux tripes, qui me met les larmes aux yeux.

Par la suite, j’ai eu l’opportunité (ou plutôt je l’ai créée) d’aller à Madrid, en Suède (à Luleå et à Stockholm) et à Vienne. Là, j’ai commencé à ressentir quelque chose de fort lors de mes différents voyages. C’était si intense, je me sentais tellement heureuse et vivante que je ne voulais jamais rentrer (contrairement à certains qui aiment autant partir que rentrer chez eux). J’ai même dit un jour à mon copain à la fin d’un voyage que je voudrais que tous mes weekends ressemblent à ce qu’on fait en voyage (je me souviens de sa réponse qui m’a bien fait comprendre que j’en demandais beaucoup!). Je suis toujours partie une dizaine de jours maximum, c’était vraiment une pratique du voyage en tant que touriste comme beaucoup de personnes dans le monde le font, rien de plus. La première fois que je suis partie deux semaines entières (en Suède), j’ai pour la première fois ressenti la tristesse du retour, c’était une étape que je ne connaissais pas et dont je me serais bien passée.

(Image par StockSnap de Pixabay)

Mon copain savait que j’adorais voyager et c’est tout naturellement que lorsqu’il m’a proposé qu’on parte un an à l’étranger j’ai accepté sans hésiter. Bon, au début j’ai accepté, ravie, mais j’avoue qu’au fur et à mesure de nos recherches sur les destinations, j’ai commencé à flipper et à me demander ce qui nous prenait. D’autant plus qu’à ce moment-là j’avais une petite vie tranquille que j’aimais beaucoup avec un appartement dans une grande ville sympa, un job qui me plaisait (mais qui avait une durée limitée dans le temps) avec de super collègues, un chat (ah oui certains appellent les animaux des « fils à la patte »?!), mes cinq semaines de vacances par an que je passais à chaque fois au même endroit dans ma famille, mes séances hebdomadaires de fitness, etc. Bref, une petite routine qui me plaisait bien et j’avoue que mes envies de voyages étaient rangées dans un coin de ma tête, un peu endormies. D’abord, nous avons listé toutes les destinations PVT qui nous disaient et nous sommes renseignés sur chacune d’entre elles. Mon copain a commencé par se renseigner sur le Japon et Hong Kong. Au fur et à mesure, il me faisait part de points négatifs tels que : la dangerosité sur les routes, les problèmes alimentaires, d’un côté beaucoup de règles (au Japon) et de l’autre un manque de civisme (les Chinois crachent dans les bus, vraiment?!), les soucis d’intégration au Japon, etc. Bon, il y avait certainement des choses basées uniquement sur quelques avis, des choses qu’il ne faut pas généraliser, des préjugés. Mais quand même, à ce stade de nos recherches je me suis dit que c’était du n’importe quoi, que je voulais rester dans ma vie douillette! Je ne me voyais pas du tout là-bas. D’ailleurs, quand je me projetais, j’imaginais du négatif, de l’isolement, de la déprime, du mal du pays. Parfois, je me suis dit que peut-être que finalement ça ne serait pas mon truc de vraiment voyager, que mon cerveau imaginait que si en se basant sur je ne sais quoi, mais que dans les faits je n’aimerais pas forcément. Bref, nous nous sommes ensuite beaucoup renseignés sur l’Amérique Latine. Ah, j’ai oublié de préciser que nous voulions partir avec notre chat. C’est d’ailleurs pour cette raison que nous avons vite écarté Taïwan quand on a appris que s’il y avait des erreurs dans les papiers de l’animal de compagnie il pouvait être « détruit » (ça fait froid dans le dos…). Quatre mois après le début de nos recherches de destinations, il ne restait plus que quelques pays sur notre liste : l’Argentine, le Chili, l’Uruguay et les pays scandinaves. Aucun rapport entre eux mais une vraie attirance pour chacun d’eux. Les premiers, pour le dépaysement, l’aventure, la langue (j’adore l’espagnol), les paysages à couper le souffle et la culture si riche. Les seconds parce qu’on avait adoré notre voyage en Suède et que nous avions eu un réel coup de cœur pour ce pays et le mode de vie de ses habitants ce qui nous avait à la fois donné envie d’y retourner et de découvrir ses voisins.

(Image par Dariusz Sankowski de Pixabay)

On avait de nombreuses réticences concernant les pays d’Amérique Latine : on avait peur de se sentir en insécurité par moments et peur d’y aller avec notre chat. Quand est venu le moment de se renseigner sur les vaccins à faire, en voyant une liste longue comme le bras avec des maladies contre lesquelles on ne peut se protéger qu’avec des moustiquaires et des produits anti-moustiques j’ai décidé qu’on n’irait pas en Amérique Latine. D’un coup, j’ai ressenti une trouille énorme et on a rayé les pays d’Amérique Latine inscrits sur notre liste. On était un peu déçus car dans un sens on disait au revoir à l’aventure et on se dirigeait vers le choix de la raison et donc moins de fun (c’est ce qu’on croyait). On s’est dit que le point positif c’était qu’il n’y avait pas toutes ces lourdes démarches liées à la demande de PVT en choisissant l’Europe. On a décidé qu’on partirait quand même un an et qu’on vivrait 3 mois dans chaque pays (Norvège, Suède, Finlande et Danemark), qu’on y trouverait un pied-à-terre et un emploi et que l’on découvrirait chacun des pays à partir d’une ville fixe pendant les weekends et les vacances et qu’on laisserait notre chat quelques jours par-ci quelques jours par-là sous la surveillance d’un voisin ou de potes que l’on se ferait.

L’acte qui a rendu concret ce projet a été l’envoi du préavis au propriétaire de l’appartement qu’on louait. Une fois la lettre postée, on s’est dit qu’on ne pouvait plus faire marche arrière et j’étais tellement contente ! Car oui, quand on a un projet comme celui-là pendant des mois durant, on a peur que ça tombe à l’eau à tout moment. Puis, trois mois plus tard, on a acheté nos billets d’avion : un aller simple pour Stockholm en juillet 2018. Ensuite, il y a eu le vaccin du chat contre la rage, l’achat du sac de transport pour le chat, l’achat de bagages et d’un grand sac à dos, l’achat d’équipements de randonnée ou encore la location du camion de déménagement.

Pendant ces longs mois de recherches et de préparation de ce super projet, je me suis sentie enthousiaste, surexcitée, bien vivante, c’était grisant ! Je me préparais pour l’aventure, l’inconnu, le sens, la beauté, la vie, l’intensité, quelque chose de grand, quelque chose que l’on ne vit peut-être qu’une fois dans une vie. Je me rendais clairement compte de la chance que j’avais de pouvoir vivre ça malgré mes peurs et mon stress. J’avais très hâte, j’avais peur que ça n’ait pas lieu, que l’on ait un contre-temps qui fasse tout tomber à l’eau. Je me disais ça y est, enfin, je vais vraiment voyager. La peur était cependant bien présente : la peur de me tromper, de laisser une vie sympa pour quelque chose qui ne me plairait pas, qui serait un fiasco. La peur de quitter ma ville et de ne peut-être plus jamais y vivre un jour (car mon copain en avait marre). La peur de quitter mes collègues, potes et amis. C’était bel et bien la fin de quelque chose, la fin d’une tranche de vie. Et je déteste les fins. Je déteste également le changement, autant que je l’aime. Heureusement, je ne quittais pas tout. Oui je quittais mon appartement, ma ville et les amis qui s’y trouvaient. Mais je partais avec mon copain et mon chat. J’allais garder contact avec mes proches et les revoir ensuite. Et le job, c’était lui qui m’avait quittée car la fin du remplacement était arrivée.

4 Replies to “Comment j’ai (presque) tout quitté pour voyager au long cours”

  1. Je veux la suiiiite ! Merci de partager tout ça avec nous 🙂

  2. Anne-Claire tu fais rêver !!

    1. Coucou Patricia, merci pour ton commentaire ! Avec le recul, j’ai l’impression que c’était un rêve 🙂 J’ai tellement envie de réitérer l’expérience en tout cas !

  3. Alors rajoute-le sur ta bucket list – si ce n’est pas déjà fait 😉

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